On parle de surexploitation de la ressource en eau lorsque les prélèvements dépassent la capacité de recharge des nappes souterraines.

Les objectifs fixés par la DCE prennent en compte l’état quantitatif de la ressource en eau douce pour évaluer l’état écologique des masses d’eau. En effet, l’Homme n’est pas le seul à avoir besoin d’eau pour vivre : les prélèvements en eau sont souvent supérieurs aux volumes disponibles ce qui n’en laisse que trop peu pour la vie aquatique. Afin de gérer durablement la ressource en eau, il faut dans un premier temps estimer le volume d’eau minimum nécessaire pour la vie aquatique, puis dans un second temps en déduire un volume prélevable pour les activités humaines. La ressource en eau se faisant de plus en plus rare, il est indispensable de définir des conditions de partage équitables afin d’éviter les conflits liés à l’utilisation de la cette ressource et de limiter ainsi les tensions entre les différents acteurs qui ne cesseront de croître avec le réchauffement climatique.

Où part l’eau ?

L’eau prélevée a tout d’abord un usage domestique.  En France, en moyenne, ces prélèvements représentent 165 litres d’eau consommés par jour et par habitant. L’eau est également utilisée pour les industriels, elle sert alors de solvants, de matière première ainsi que de fluide caloporteur (essentiellement pour refroidir des systèmes chauds). L’eau répond également à une forte demande pour l’activité agricole, notamment pour l’irrigation des cultures.

La surexploitation d’une nappe entraîne indéniablement son assèchement progressif : l’eau est renouvelable mais reste une ressource épuisable. De plus, les prélèvements à outrance perturbent le cycle de l’eau.

Comment protéger le ressource en eau ?

  • Dés-imperméabiliser les sols pour permettre à l’eau de s’infiltrer dans la nappe. Concrètement il s’agirait de rétablir des espaces verts en ville. Cette initiative permet également de diminuer les phénomènes de submersion des villes en cas de crues.
  • Diminuer les pertes lors de l’assainissement : plus d’un quart de l’eau est perdue entre la source et la sortie du robinet. La cause ? Des réseaux généralement trop vétustes. Il s’agit d’un investissement largement rentabilisé sur le moyen terme.
  • Changer les pratiques agricoles en passant au goutte à goutte. Cette solution limite les pertes en apportant de l’eau en faible quantité et directement aux pieds des cultures. L’irrigation gravitationnelle qui est traditionnellement utilisée perd quant à elle presque dix fois plus d’eau.
  • Récupérer les eaux usées pour arroser les espaces verts. A la sortie des stations d’épuration, les eaux usées retournent dans un schéma conventionnel directement dans les rivières. Arroser les espaces verts des villes avec cette eau là plutôt qu’avec de l’eau potable est un raisonnement qui coule de source. L’eau, après avoir nourri les plantes, s’infiltre dans le sol jusqu’à la nappe ce qui d’une part la recharge et, d’autre part, permet une seconde épuration par son passage dans les couches successives de sols.
  • Laisser sa place à la rivière en rétablissant des berges boisées, en reconnectant rivières et zones humides.
  • Rétablir le tracé naturel des cours d’eau, qui, enfermés dans une linéarisation qui n’est pas la leur, perdent leur rôle d’absorption.
  • Encourager les nouveautés en termes de process industriels ce qui permettrait de recycler les eaux utilisées et de les réutiliser en diminuant ainsi la quantité prélevée dans le milieu naturel et en limitant les rejets d’eau chaude ou d’eau polluée dans le milieu naturel.
  • Identifier et protéger les zones de sauvegarde de la ressource déclarées d’utilité publique pour l’approvisionnement actuel ou futur de l’eau potable.
  • Enfin, adopter les bons gestes au quotidien pour économiser ce bien commun.
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