Les poissons d’eau douce possèdent des organes spécialement adaptés à la vie aquatique, qui leur permettent de vivre dans l’eau.

Quels sont ces organes ? A quoi servent-ils ? Comment fonctionnent-ils ?

La respiration des poissons

Comme les humains, les poissons ont besoin de dioxygène pour respirer, donc pour vivre.

La différence, c’est que l’Homme est adapté pour capter le dioxygène présent dans l’air, tandis que le poisson capte celui dissous dans l’eau. Mais le principe est le même pour les deux : il s’agit de faire entrer les molécules de dioxygène dans le sang.

Chez les poissons, l’eau est avalée par la bouche, puis expulsée par les branchies. Ces dernières, très fragiles, sont protégées du milieu extérieur par les opercules, des structures mobiles capables de s’ouvrir et de se fermer. Pour respirer, le poisson alterne l’ouverture et la fermeture de sa bouche et de ses opercules afin de créer un courant d’eau constant jusqu’aux branchies.

L’eau traverse alors les lamelles branchiales, fines structures riches en vaisseaux sanguins. C’est à ce niveau que le dioxygène dissous dans l’eau est capté et assimilé par le poisson. Le sang pauvre en dioxygène arrive dans les branchies, y capte le dioxygène et libère en échange le dioxyde de carbone.

C’est le même principe chez nous : nous inspirons du dioxygène et expirons du dioxyde de carbone.

En moyenne, un poisson peut capter jusqu’à 75 % du dioxygène présent dans l’eau, ce qui est particulièrement efficace !

La circulation du sang : la pompe à sens unique

Comme pour la respiration, la circulation du sang suit le même principe chez le poisson que chez l’Homme : le sang riche en dioxygène alimente les organes et les muscles pour leur permettre de fonctionner, tandis que ces derniers rejettent dans le sang du dioxyde de carbone.

En revanche, chez le poisson, la circulation sanguine est à sens unique. Son cœur, composé de deux cavités (une oreillette et un ventricule), pompe uniquement le sang pauvre en dioxygène en provenance des organes, et l’envoie directement vers les branchies, où le sang sera réoxygéné.

Et c’est tout : le sang ne repasse pas par le cœur après son passage dans les branchies.

La vessie natatoire : les ballasts du poisson

La vessie natatoire est un organe qui permet au poisson de réguler sa position verticale dans l’eau.

Selon les espèces, elle se compose d’une ou deux poches remplies de gaz, qui se contractent ou se dilatent en fonction de la pression et de la température.

Situé dans l’abdomen, cet organe permet au poisson de maintenir sa position à la profondeur souhaitée sans effort énergétique important.

Lorsqu’il remonte, la vessie se gonfle ; lorsqu’il descend, elle se rétracte sous l’effet de la pression.

La vessie natatoire reste un organe non indispensable – certains poissons vivent très bien sans – mais elle est aussi fragile : elle peut éclater en cas de variation brutale de pression.

La ligne latérale : l’outil sensoriel

La ligne latérale est une ligne visible à l’œil nu, qui s’étend de l’opercule jusqu’à la queue du poisson. Elle est constituée d’écailles percées de petits pores et joue un rôle sensoriel chez les espèces piscicoles.

Grâce à elle, le poisson perçoit les vibrations et les mouvements de l’eau environnante.

Cette capacité lui permet notamment de se repérer facilement, par exemple lors de déplacements en banc : il peut ainsi connaître la position de ses congénères et ajuster la sienne en conséquence.

On peut comparer la ligne latérale à un sonar naturel : les signaux captés par les pores sont transmis au cerveau, qui les interprète pour détecter un danger, localiser une proie ou adapter le comportement du poisson à son environnement.

La reproduction des poissons

Les poissons sont des espèces ovipares, c’est-à-dire qu’ils pondent des œufs.

Les périodes de reproduction varient selon les espèces, tout comme le type de substrat utilisé pour accueillir les œufs. Certaines espèces, comme la truite fario préfèrent un fond de graviers fins, tandis que d’autres choisissent des débris végétaux pour y déposer leur progéniture.

Ce qui reste constant d’une espèce à l’autre, c’est le mode de fécondation externe. Comment cela se passe-t-il ? La femelle expulse des ovules dans l’eau, et le ou les mâles viennent ensuite y déposer leur laitance, riche en spermatozoides. Tout se passe donc dans l’eau, sans contact direct ni pénétration.

La survie des œufs, puis des alevins, dépend en grande partie de la protection assurée par les géniteurs, mais aussi de nombreux facteurs externes comme la prédation, la température ou encore la hauteur d’eau. La prédation, en particulier, constitue une cause majeure de mortalité.

La période de reproduction, aussi appelée frai, s’accompagne souvent de changements comportementaux ou morphologiques chez les reproducteurs : modifications de couleur, apparitions de boutons nuptiaux, etc.

Chez la majorité des espèces piscicoles, les alevins se développent d’abord en utilisant les réserves vitellines contenues dans l’œuf. Une fois ces réserves épuisées, la bouche s’ouvre entièrement et la nutrition devient autonome : on parle alors de juvénile. Lorsque la maturité sexuelle est atteinte, le poisson est considéré comme adulte. Sa croissance peut néanmoins se poursuivre, de façon plus ou moins active, selon les conditions climatiques et la disponibilité en ressources nutritives.