On vous explique la DCE

L’industrialisation, l’urbanisation ainsi que l’agriculture intensive sont des pratiques qui se sont intensifiées au cours des années 1960. En conséquences, l’état des masses d’eau s’est dégradé entraînant une perte notable de la biodiversité.

Les besoins en eau augmentent considérablement, entraînant des conflits entre les usagers. L’eau étant une ressource épuisable et fragile, la France a été découpée en bassin hydrographique afin de mieux la gérer. Ainsi, il existe sur chaque bassin hydrographique des acteurs incontournables  :

– L’agence de l’eau

– Le Comité de Bassin regroupant élus, administrations, agriculteurs, industriels et associations de protection de l’environnement qui définissent les actions à mener dans le but de répartir équitablement la ressource et de lutter contre la pollution.

– Le préfet coordonnateur de bassin qui veille à la mise en oeuvre de la politique de l’eau du bassin.

Le Ministère de l’Environnement créa en 1992 la Direction de l’Eau et de la biodiversité qui conçoit, évalue et met en oeuvre  la politique de l’eau à l’échelle nationale. Un Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux définit en comité de bassin, programme les actions à mettre en oeuvre pour tous les bassins hydrographiques. Ces mesures sont déclinées localement par le biais des Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE).

Ces grandes orientations doivent répondre aux objectifs européens définis par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) qui impose à chaque pays membre d’atteindre le Bon Etat pour chaque masse d’eau.

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Qualité de l’eau :

comment l’évaluer ?

Selon la DCE, toutes les masses d’eau sont évaluées suivant des protocoles normalisés permettant une comparaison nationale voire européenne. L’état des masses d’eau est fonction de :

– l’état chimique : correspond à la qualité de l’eau basée sur la concentration de substances prioritaires présentes dans le milieu. Le bon état est atteint lorsque les concentrations de ces molécules repères sont inférieures au seuil définit par les Normes de Qualité Environnementales. Il y a actuellement 41 substances prioritaires répertoriées.

– l’état écologique : correspond à l’écart entre une situation de référence et le contexte réel. Sont alors comparées toutes les espèces présentes par rapport à celles attendues théoriquement. Plus l’écart est important entre les deux situations et plus la note sera mauvaise. L’état écologique illustre la structure et le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Les protocoles d’évaluation sont définis selon les indicateurs.

La pollution des rivières :

le constat alarmant

Entre 2010 et 2013, il y a eu une augmentation de 5% des eaux de surface françaises évaluées en bon état chimique. Ainsi, en France presque la moitié des cours d’eau, des rivières, des eaux côtières et des plans d’eau sont en bon état chimique d’après les normes établies. La France reste cependant un mauvais élève par rapport aux autres pays européens dont certains, comme l’Autriche et l’Estonie atteignent 100% de leurs eaux de surface en bon état chimique. Les métaux lourds, les pesticides et les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques sont les principales causes de pollution chimique de nos eaux de surface.

Concernant l’évolution de l’état écologique des eaux de surface en France, durant les 3 dernières années, 25% se sont améliorées, 53% sont restées stables et 21% se sont dégradées. Globalement, 43% des cours d’eau sont au moins en bon état ce qui n’est pas suffisant pour atteindre les objectifs fixés. Les masses d’eau en très bon état se situent dans les zones montagneuses où la pression de l’Homme est moins importante.

Il reste des efforts à fournir mais nous sommes en bonne voie pour reconquérir nos rivières laissées à l’abandon pendant trop longtemps.

Constater la situation, identifier les causes (pollution ponctuelle, pollution diffusemodification de la morphologie des cours d’eauprélèvements excessifs en eau) , proposer des solutions et ne pas reproduire les erreurs du passé sont les principales missions des acteurs de l’eau. Chacun, à son échelle et avec les bon gestes participe à ce projet commun de reconquête de la biodiversité.

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