Les HAP sont des molécules organiques, composées de Carbone et d’Hydrogène uniquement. Les HAP sont la première cause de pollution chimique de nos cours d’eau, leur présence en trop forte quantité (dépassant les Normes Qualité Environnementale) est déclassante et empêche d’atteindre l’objectif fixé par la DCE de bonne qualité chimique des masses d’eau.

Les HAP omniprésents dans les écosystèmes aquatiques

Les HAP sont présents dans tous les compartiments : dans l’air, le sol et dans l’eau. L’eau étant le réservoir terminal de ces substances, ce compartiment est particulièrement affecté par ces molécules. Les pollutions sont donc directes lorsque la molécule est déversée directement dans l’eau, ou indirectes lorsque la molécule passe de l’air ou du sol vers l’eau par des processus physico-chimiques.

Naphtalène, Anthracène, Fluoranthène, Benzopyrène, Benzofluoranthène, Benzopérylène et Indénopyrène sont les HAP définis par la DCE comme étant des substances prioritaires voire des substances dangereuses prioritaires pour certaines. En France, dans les masses d’eau, la pollution chimique est essentiellement due au Benzopérylène et à l’Indénopyrène. 

La présence des HAP dans les masses d’eau est essentiellement due à l’activité humaine :

– Combustion de matériel industriel,  de charbon, de fioul, de bois et de gaz

– Pots d’échappement des voitures

– Épanchement d’huile de vidange en milieu naturel

– Épandage de boues de station d’épuration 

– Eau sortant des stations d’épuration

– Incinérateurs

Connaître les sources ainsi que leur contribution à la pollution d’un site est indispensable pour cibler les actions de réduction des émissions et ainsi permettre d’optimiser la mise en place de mesures dans le but de préserver la qualité des milieux aquatiques.

L’impact des HAP sur les poissons

Modification de la structure de l’ADN entraînant des mutations, modification du nombre de chromosomes, apparition de cancers, augmentation de la sensibilité aux pathogènes (sensibilité aux maladies), blocage de la production d’œstrogène : perturbateur endocrinien, altération de la locomotion, modification du développement embryonnaire (réduction de la croissance, déviation de la colonne vertébrale, hémorragie).

Ce qui est dangereux, pour les poissons mais pour nous également, c’est que les HAP sont des molécules capables de traverser les membranes biologiques et de s’accumuler dans les graisses. Ainsi, une dose infime mais régulière, s’accumule et devient dangereuse. Enfin, les conséquences sont encore méconnues lorsqu’il s’agit de molécules agissant en synergie, c’est à dire qu’on ne connaît pas encore les effets des molécules se mélangeant entre elles, que ce soit sur les individus ou sur les écosystèmes aquatiques d’une manière générale.

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