Ripisylve : définition
La ripisylve désigne l’ensemble des végétaux qui poussent le long des cours d’eau. Son nom vient du latin ripa (rive) et sylve (forêt). Cet écotone joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de nos rivières.
On distingue la ripisylve, située à proximité immédiate du cours d’eau, de la forêt alluviale, qui s’étend sur le lit majeur.
Les végétaux de la ripisylve sont principalement des essences de bois tendre, capable de ployer au rythme des mouvements de l’eau. Ils se répartissent en trois strates :
- La strate herbacée, représentée par les orties, les prêles, les joncs, etc
- La strate arbustive, comprenant le fusain, le cornouiller, les saules buissonnants, le troène, etc
- La strate arborescente, composée d’aulnes, peupliers noirs, frênes, etc

© Laurent Madelon
Ripisylve : à quoi ça sert ?
La ripisylve est indispensable au bon fonctionnement d’une rivière.
Elle permet notamment de :
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Maintenir les berges : les racines de la végétation limitent l’érosion des berges. Plus le système racinaire est profond, meilleure est la protection contre l’érosion.
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Limiter le risque inondation : la ripisylve dissipe la force de l’eau et réduit ainsi l’érosion excessive.
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Épurer l’eau : en tant que zone tampon entre le bassin versant et la rivière, la ripisylve absorbe les polluants agricoles, industriels et domestiques. Elle fixe les nitrates, phosphates et autres substances issues du ruissellement, limitant ainsi la pollution chimique des eaux de surface et des nappes alluviales. Elle favorise également l’infiltration de l’eau dans la nappe phréatique. Ce filtre naturel, gratuit et efficace, joue un rôle majeur dans l’épuration des eaux.
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Limiter le réchauffement de l’eau : grâce à l’ombre apportée par sa végétation, la ripisylve réduit la lumière qui atteint l’eau. Cela limite la hausse de la température et le phénomène d’eutrophisation, ainsi que l’évaporation en période estivale.
- Diversifier le milieu : la ripisylve apporte une grande diversité écologique bénéfique à la biodiversité comme aux populations humaines, améliorant ainsi le caractère et la qualité du territoire.
La ripisylve remplit une importante fonction écologique en offrant des habitats variés, des sources d’alimentation et des zones refuges pour de nombreuses espèces, telles que le martin-pêcheur, le castor d’Europe ou certains coléoptères.
Des fonctions essentielles et pourtant de nombreux cours d’eau sont à nus
L’aménagement du lit majeur des rivières à des fins agricoles, industrielles ou urbaines, ainsi que la chenalisation des cours d’eau, sont les principales causes de la disparition des ripisylves.
La populiculture (culture de peupliers) et l’invasion d’espèces exotiques telles que la renouée du Japon (Fallopia japonica) ou l’érable negondo (Acer negundo) – susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques – aggravent encore l’état de santé des ripisylves françaises.
Le constat est sans appel : la destruction de la ripisylve contribue fortement au dysfonctionnement des rivières.
Pour y remédier, des actions de restauration sont engagées.
Retrouvez plus d’informations sur notre page dédiée à la restauration des cours d’eau.
(Irstea)