Principes et conséquences sur le transport sédimentaire

L’extraction de granulats des cours d’eau consiste à extraire sables et graviers des fonds de vallée. Ces granulats sont utilisés pour la construction d’ouvrages.

Les cours d’eau transportent tout au long de leur vie des matériaux qui sont arrachés naturellement  par la puissance du courant et déposés sur des secteurs plus calmes : c’est le transport sédimentaire. On peut distinguer deux transports différents en fonction de la taille des alluvions : le charriage qui concerne les plus grosses particules qui restent dans les fonds et le transport en suspension qui concerne les particules fines qui sont transportées entre deux eaux.

Seulement, l’Homme a prélevé davantage d’alluvions que ce que la rivière a été en capacité de déposer. Conséquences ? La rivière va essayer de retrouver la matière qu’on lui a enlevé. Pour ce faire, elle va creuser pour arracher de la matière qu’elle déposera aux endroits déficitaires.

Concrètement, la création d’une fosse d’extraction en lit mineur induit une modification de l’écoulement : la pente augmente en amont de la fosse, le niveau de l’eau diminue également : c’est l’érosion régressive. Le dépôt de matériaux après la fosse d’extraction atténue la pente naturelle, cette modification de la dynamique fluviale entraîne un nouveau creusement en aval de la zone de dépôt de matériaux : c’est l’érosion progressive.

La rivière va creuser latéralement quand ça lui est possible, dans le cas d’enrochement ou de chenalisation, elle est contrainte de creuser à la verticale ce qui induit l’enfoncement du lit de la rivière ainsi que celui de la nappe phréatique qui est en dessous. L’enfoncement du lit isole les annexes fluviales, ce qui provoque de graves conséquences  environnementales et humaines (déchaussement des piles de pont routier par exemple).

Stopper l’incision du lit

Dans le cas de l’enfoncement du lit et de la déconnexion avec les annexes, des opérations de restauration hydromorphologiques peuvent être envisagées. En redonnant à la rivière son espace de liberté, cette dernière peut s’étaler et prendre ce qu’elle a besoin sans avoir à surcreuser verticalement. Sur le long terme, cette solution permet de limiter les phénomènes d’érosion expliqués ci-haut. En revanche, les gravières, les zones d’extraction de granulats en lits majeurs, encore autorisées, doivent être remises en état à la fin des prélèvements. En effet, laisser une zone déstabilisée par l’action de l’Homme entraîne une perturbation écologique qui est souvent propice à l’installation d’espèces invasives, qu’elles soient végétales ou animales, au détriment d’espèces plus sensibles et autochtones.

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