La valence écologique d’une espèce correspond à sa capacité à s’acclimater aux variations des facteurs déterminants sa niche écologique. En effet, lors de modifications (abiotiques ou biotiques dans le milieu), l’espèce peut, si les variations restent dans l’amplitude de tolérance de l’espèce considérée, survivre à ces modifications. C’est pourquoi, les espèces localisées et spécialisées à un biotope particulier sont le plus souvent sensibles au changement et de ce fait présentent une valence faible. A contrario, les espèces rencontrées dans des milieux différents, avec une répartition large, sont plus tolérantes au changements écologiques : elles ont une valence élevée.

Cette notion est à nuancer car tout dépend de la nature du facteur modifié. En effet, chaque niche écologique est déterminée par des facteurs biotiques et abiotiques. L’espèce occupant une niche n’a pas la même sensibilité pour tous les facteurs écologiques. Certains seront plus essentiels pour l’espèce que d’autres : il s’agit des facteurs limitants. S’ils disparaissent ou sont fortement modifiés, l’impact sur la stabilité de l’espèce sera plus important que s’il s’agit d’un facteur moins essentiel pour elle. Ainsi, lorsqu’un ou plusieurs facteurs sont modifiés, on peut observer la création d’une nouvelle niche écologique avec un remaniement de la structure même de l’écosystème car une de ses composantes a été remplacée par une autre. Cette déstabilisation du système est une porte grande ouverte pour les espèces exotiques envahissantes.