De première catégorie piscicole le ruisseau du Vivier présente une bonne qualité d’eau. Seulement, le piétinement régulier du bétail porte atteinte à la qualité hydromorphologique du Vivier. Ce piétinement a pour conséquences l’érosion des berges, l’absence de ripisylve, l’incision du lit et une faible diversité des écoulements. Le cours d’eau n’offre alors que des habitats limités, et peu de zones de frai pour la truite fario, espèce repère de ce type de cours d’eau.

En 2009, afin de restaurer le potentiel du ruisseau pour l’accueil de la truite fario, et notamment pour ses zones de reproduction, la Fédération de la Haute Marne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique s’est portée maître d’ouvrage, en partenariat avec l’AAPPMA de la « truite andelotienne » pour entreprendre des travaux d’aménagement sur le cours d’eau.

Le montant de l’action s’élève à 23 900 €. L’agence de l’eau Seine Normandie, la Fédération Nationale pour la Pêche en France, la convention EDF-FNPF, la Fédération de la Haute Marne, l’AAPPMA « la truite andelotienne » et l’Entente Marne ont financé les travaux.

Quels ont été les travaux entrepris?

Avant d’entamer les travaux, la Fédération de la Haute Marne a effectué une pêche de sauvetage. Cette pêche a permis de relâcher en aval 113 chabots, 13 truites, 10 épinochettes, 2 épinoches et 2 vairons. Un filet-barrage a ensuite été installé pour éviter que la zone d’emprise des travaux ne soit recolonisée.

Afin de restaurer les berges, la Fédération de la Haute Marne a procédé à l’installation de banquettes végétalisées. De plus, elle a planté des arbustes et des arbres de haut-jet pour le développement d’une ripisylve abondante et en bon état.

Pour diversifier les habitats et les vitesses d’écoulement, la Fédération a installé des caches pour la faune aquatique grâce à la pose de blocs rocheux. Elle a aussi effectué une recharge granulométrique afin d’offrir des zones de frai à la truite.

Deux passages à gué avec clôture ont été installés sur le ruisseau. De plus, la Fédération a tracé un nouveau lit mineur pour que le bétail puisse d’abreuver au niveau de ces passages à gué.

Et après?

Pour évaluer l’impact des travaux sur la faune aquatique, et notamment sur la population de truites fario, la Fédération de la Haute Marne a mis en place un suivi. Des pêches électriques complètes ont été réalisées sur deux stations du ruisseau. La première se situe sur une partie restaurée du ruisseau tandis que la seconde se situe sur une partie qui n’a pas fait l’objet d’aménagement. Cette station dite « témoin » permet de prendre la mesure de l’efficience ou non des travaux.

Ces pêches ont eu lieu avant les travaux, puis 2 ans après les travaux. Les résultats montrent que l’action de restauration a été un franc succès. En effet, sur la station témoin, le peuplement piscicole n’a pas évolué. Sur la station restaurée par contre, la densité de truites a été multipliée par 8 et celle de chabots, l’espèce d’accompagnement de la truite, par 11. Dès lors qu’il n’y a pas eu de changement sur la station témoin, ce sont bien les travaux à qui ces augmentations de densités sur la station restaurée sont imputables.

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