La Durdent est un cours d’eau classé en première catégorie piscicole au titre de l’article L436-5 du code de l’environnement, catégorie qui comprend les cours d’eau principalement peuplés de truites.

La Durdent est aussi classée, au titre de l’article L214-17 du Code de l’environnement en liste 2. Cela signifie que pour : « assurer le transport suffisant de sédiments et la circulation des poissons migrateurs, tout ouvrage doit y être géré, entretenu et équipé ». Un certain nombre d’espèces migratrices sont concernées sur la Durdent : la truite fario, la truite de mer, le saumon atlantique, la lamproie et l’anguille.

Le moulin de Montmorency, à Cany Barville, est un obstacle à la continuité écologique puisqu’il est difficilement franchissable par la faune piscicole et empêche les espèces cibles de rejoindre leur zone de reproduction. En effet, ces zones sont situées en amont, entre le moulin de Montmorency et le moulin de Mautheville, à 4km de linéaire de cours d’eau.

Pour restaurer la continuité écologique, la commune de Cany Barville s’est portée maître d’ouvrage, en partenariat avec la Fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques de Seine Maritime pour aménager l’ouvrage par l’installation d’une passe en enrochements pour rétablir la libre circulation des poissons.

Les travaux d’un montant de 104 170.22 € HT et ont été financés par l’Agence de l’eau Seine Normandie, le Département de la Seine Maritime et la commune de Cany Barville.

Quels ont été les travaux entrepris ?

Afin de préserver le caractère patrimonial et architectural du moulin, les travaux ont consisté à :

  • Aménager les berges en rive droite par la fermeture et la condamnation de deux vannes
  • Créer une banquette épaulée par un dispositif de tunage. Le tunage est un dispositif permettant de reprofiler les berges dégradées et de lutter contre leur érosion par l’installation de pieux et de planches en bois le long de la berge.
  • Installer la passe en enrochements, qui permet la circulation des poissons de l’aval vers l’amont du Moulin.
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On fait le point sur la passe en enrochements :

La solution idéale pour restaurer la continuité écologique reste l’effacement complet de l’obstacle. Ici cependant, il n’était pas possible de détruire le Moulin de Montmorency, notamment de par son caractère patrimonial et son intérêt pédagogique. Dès lors, il fallait trouver une solution qui permettrait de restaurer la continuité écologique tout en préservant l’ouvrage, d’où le choix d’une passe en enrochements.

Une rampe ou passe en enrochements est un dispositif qui permet la circulation des poissons ainsi que la reptation des anguilles et lamproies. Il fait partie des passes à poissons dites « rustiques », et permet de reproduire de plus ou moins près le fonctionnement du cours d’eau. Il est constitué d’un chenal dans lequel la vitesse est réduite et l’énergie dissipée grâce à un assemblage d’enrochements.

Si c’est la solution qui a été retenue au Moulin de Montmorency, c’est parce que la passe en enrochements présente plusieurs avantages. C’est en effet une passe adaptée à toutes les espèces de poissons qu’ils soient grands migrateurs (comme la truite de mer, le saumon…) ou pas (comme la truite fario). De plus, elle s’intègre bien d’un point de vue paysager.

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