La végétation qui pousse sur le bord des cours d’eau, appelée ripisylve, joue un rôle important dans la préservation de leur hydromorphologie. Son entretien est très important afin de protéger les berges et d’assurer un écoulement naturel des rivières. L’article L215-14 du Code de l’environnement dispose en effet que: « l’entretien régulier a pour objectif de maintenir le cours d’eau dans son profil d’équilibre, de permettre l’écoulement naturel des eaux et de contribuer à son bon état écologique ». Lorsque le cours d’eau n’est pas domanial, il revient aux propriétaires riverains d’entretenir cette végétation.

Toutefois, si les propriétaires décident de céder leur droit de pêche à une fédération départementale ou à une association agréée pour la pêche et la protection des milieux aquatiques, alors c’est à ces dernières que reviendra l’entretien de la ripisylve.

Sur les communes de Château Chinon Campagne et d’Arleuf, une absence de ripisylve, ou son développement anarchique ont été constatés. C’est le long de l’Yonne, un fleuve non domanial de première catégorie piscicole que ce constat a été fait. Afin de préserver et d’entretenir cette végétation, les propriétaires riverains ont accepté de céder leur droit de pêche à l’AAPPMA locale. La Fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques de la Nièvre s’est alors portée maître d’ouvrage pour mener une opération de restauration de la ripisylve sur 4200m.

Quelles sont les conséquences d’un défaut d’entretien de la végétation rivulaire?

Un manque d’entretien de la végétation rivulaire a de nombreuses conséquences sur l’hydromorphologie des cours d’eau. Il entraîne en effet :

  • Une modification de l’écoulement naturel de l’eau.  
  • Un colmatage du substrat. C’est en fait l’apport de particules fines, inférieures à 0,5mm de diamètre qui va conduire à un envasement du lit du cours d’eau. Les activités humaines conduisent à intensifier ce phénomène de colmatage, qui a pour conséquence une diminution de la diversité d’habitats pour la faune aquatique. 
  • La déstabilisation des berges suite à la chute d’arbre.
  • L’érosion des berges suite au contournement des embâcles par les eaux ou à l’absence de ripisylve.

Le montant de l’action s’élève à 14 758,64 € TTC.

L’Agence de l’Eau Seine Normandie, le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, le Conseil départemental de la Nièvres, EDF, la FNPF, la Fédération et l’AAPPMA « la truite morvandelle » ont financé les travaux.

Quels ont été les travaux entrepris?

Entretien de la ripisylve

Ripisylve après travaux

Élagage de certaines branches basses et arbustes gênant l’écoulement des eaux.

Abattage d’arbres morts qui menacent, s’ils chutent, les berges et le lit du cours d’eau.

Débroussaillage pour permettre l’accès aux rives.

Végétalisation et bouturages de certaines zones où la ripisylve fait défaut.

Gestion des embâcles

Rivière après travaux

Gestion des embâcles (amoncellement de bois mort qui obstrue le cours d’eau) au cas par cas. Certains ont été enlevés, d’autres déplacés le long des berges pour renforcer leur protection. Le replacement de ces embâcles permet aussi d’offrir des caches et un garde manger pour la faune piscicole.