Les géniteurs de brochets se reproduisent dans les zones humides fonctionnelles, c’est à dire connectées au cours d’eau et submergées une partie de l’année. Seulement l’anthropisation des milieux aquatiques a notamment conduit à la perte de connectivité entre le cours principal et ces zones annexes.
C’est notamment le cas pour les zones alluviales de l’Aube et de la Seine directement impactées par la présence des grands lacs réservoirs. Pourquoi ? La gestion artificielle du niveau des eaux couplée à la réduction de l’espace de liberté des rivières déconnecte les zones humides du cours d’eau. Outre le brochet, les zones humides fonctionnelles participent à l’amélioration de la qualité de l’eau, régulent les flux hydriques ; elles constituent un compartiment essentiel pour la biodiversité de l’écosystème fluvial.
L’amélioration de la dynamique naturelle et des habitats aquatiques est un enjeu prioritaire défini par le Plan de Gestion des ressources Piscicoles sur la Seine et l’Aube aval. Ainsi, la Fédération de l’Aube pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique a restauré 7 annexes alluviales en 2011. Ces sites étaient d’anciens méandres envasés et envahis par la végétation arbustive et arborescente. Ces travaux s’inscrivent dans la continuité de ceux menés depuis 2006 sur ces secteurs.
Les travaux, d’un montant de 96 500 €, ont été financés par l’agence de l’eau Seine Normandie, le Conseil général de l’Aube, la FNPF et la Fédération.
Focus sur l’action :
La gestion de la végétation rivulaire a pour but de favoriser le développement de la végétation aquatique ou semi aquatique, support de ponte du brochet. La Fédération de l’Aube a donc entrepris les travaux suivants: arrachage d’arbres et arbustes, débroussaillage et enlèvement d’embâcles. Les embâcles sont des amoncellements de matériaux (souvent du bois) qui gênent l’écoulement naturel du cours d’eau.
La Fédération de l’Aube a entrepris des travaux de terrassement au niveau de la communication entre les frayères et les cours principaux. Une bonne communication permet ainsi un ennoiement suffisant des sites. De plus, la Fédération de l’Aube a effectué des travaux de terrassement au sein des frayères, afin d’éviter leur comblement progressif par des particules fines. Les dépôts vaseux ont également été enlevés.
La continuité écologique, c’est la libre circulation des poissons et des sédiments. La présence d’obstacles sur les cours d’eau peut parfois empêcher cette circulation. Afin de la rétablir, la Fédération de l’Aube a installé des passages permettant le franchissement des obstacles par les poissons et les sédiments. Sur la photo, un ancien remblai a été aménagé par la pose d’un dalot.
Une étude radiopistage est en cours sur la Seine auboise
Les résultats de cette étude permettront notamment de statuer quant à la fréquentation des géniteurs de brochets sur les zones restaurées et donc de l’efficacité des travaux !