La Durdent est un fleuve côtier situé en Seine-Maritime. Ce fleuve est classé en liste 2 de l’article L.214-17 du code de l’environnement. Ainsi, dans le but «d’assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs, tout ouvrage doit y être géré, entretenu et équipé». Seulement, ce fleuve rencontre un obstacle à la continuité écologique : la pisciculture d’Héricourt-en-Caux. Ce site est abandonné depuis 1996. La commune a fait l’acquisition du site en 2016 avec l’aide financière de l‘agence de l’eau Seine-Normandie, dans le but de respecter la réglementation en vigueur ainsi que de renaturer un site en ruine.
Le coût total du projet s’élève à 863 000 €, financé en grande partie par l’agence de l’eau Seine-Normandie.
Comment la commune a-t-elle valorisé le site en ruine?
La commune d’Héricourt-en-Caux a mandaté la Fédération de Seine-Maritime pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique pour réaliser les travaux de remise en l’état naturel du site. Les travaux ont consisté à :
- Détruire les bassins ;
- Désamianter le site ;
- Créer un nouveau lit de rivière, plus naturel où poissons et sédiments peuvent se déplacer ;
- Renaturer une zone humide, ce qui permet de limiter le phénomène de crues mais également d’accueillir de la biodiversité, comme la musaraigne aquatique ;
- Créer une promenade sur ponton accompagnée de panneaux pédagogiques. L’occasion pour les promeneurs de se balader dans un cadre verdoyant tout en s’intéressant à l’écologie aquatique. Cet espace accessible par un parking est également un support pour l’enseignement et la sensibilisation des jeunes qui construisent le monde de demain.
Les principaux résultats de l’inventaire piscicole, 2 ans après les travaux
Afin de suivre l’évolution du site, la fédération de Seine Maritime a effectué une pêche électrique en Septembre 2020. La station ainsi prospectée était de 910 m² ; anguilles, chabots, lamproies et truites de rivière ont été capturés puis relâchés dans la Durdent.
L’Indice Poisson Rivière calculé a permis de déterminer une classe de qualité pour le site renaturé : avec un score de 7.7, la classe de qualité attribuée est dite bonne. L’IPR permet de comparer l’état du site à un état dit de référence, soit dans des conditions peu ou pas modifiées par l’Homme. Une classe de bonne qualité signifie que l’état actuel est proche de celui de référence. L’absence de pêche normalisée avant la réalisation des travaux ne permet pas d’établir une comparaison avant-après travaux. Cependant, des pêches ultérieures permettront de suivre l’évolution du site sur le long terme.
Il est à noter que l’évaluation de la qualité se fait dans une démarche globale et pas uniquement sur le calcul de l’IPR. L’expertise des Fédérations est essentielle à la bonne interprétation des indicateurs utilisés.