
Sur le bassin Seine Normandie, deux grands groupes de vertébrés aquatiques se rencontrent en eau douce : les Agnathes et les Gnathostomes.
Les Agnathes, représentés notamment par les lamproies (lamproie de Planer, lamproie marine, lamproie de rivière), sont des poissons dépourvus de mâchoire et de nageoires paires, au corps allongé et lisse, sans écailles. Ils s’alimentent grâce à un disque buccal muni de dents cornées, et leur cycle de développement comprend une longue phase larvaire, suivie d’une métamorphose en adulte.
Les Gnathostomes, qui regroupent l’ensemble des poissons à mâchoire, constituent la grande majorité des poissons d’eau douce du bassin. La quasi-totalité d’entre eux appartient à la classe des Actinoptérygiens (poissons à nageoires rayonnées), eux-mêmes répartis en trois sous-classes :
➤ les Chondrostéens
➤ les Lépisostéens
➤ les Téléostéens
La sous-classe des Téléostéens, avec plus de 20 000 espèces différentes recensées, est la plus représentée en eau douce française, comprenant des familles comme les cypriniformes (gardon, carpe commune, tanches, goujon, etc.), les salmoniformes (saumon atlantique, truite fario, etc.) ou les ésociformes (brochet). Une sous-classe particulièrement importante qui s’explique par un critère de classification spécifique : la capacité de capturer les proies par aspiration.
Le poisson projette ainsi sa bouche grâce à la mobilité de sa mâchoire, ce qui lui permet de créer un flux d’aspiration et ainsi de gober sa proie.
Petenia splendida, un cichlidé d’Amérique centrale,
se nourrit par aspiration en capturant un poisson moustique vivant
© Tom Waltzek
Les Cyprinidés
La famille des Cyprinidés regroupe près de 3 000 espèces de poissons d’eau douce, parmi lesquelles la carpe, le goujon, le barbeau et la tanche.
Les cyprinidés possèdent des mâchoires édentées, mais disposent de dents pharyngiennes situées sur le dernier arc branchial, sous l’opercule. Ces dents particulières leur permettent de mastiquer certains aliments comme les escargots ou les débris végétaux : les cyprinidés sont donc omnivores.
Cette famille pond ses œufs sur un substrat et les laisse sans surveillance. Leur stratégie est de produire des œufs en grand nombre, sachant que peu d’individus survivront – c’est la stratégie r. Une exception notable est la bouvière, qui pond ses œufs dans des moules d’eau douce, ce qui lui assure un meilleur succès reproducteur.
Les barbillons sont caractéristiques des espèces benthophages fouisseuses, telles que le barbeau, la carpe, le goujon et la tanche. Ces poissons se nourrissent de ce qu’ils trouvent sur le substrat, au fond de l’eau. Quant aux lèvres cornées, elles sont typiques des espèces racleuses, telles que le hotu et le toxostome, qui frottent les substrats durs tels que les rochers.
La famille des cyprinidés regroupe plus de 80% des espèces piscicoles du bassin Seine-Normandie.
La zone cyprinicole correspond aux secteurs dominés par le barbeau et les brèmes, c’est-à-dire les parties les plus en aval des bassins versants, où les eaux sont tièdes, calmes et où le profil de la rivière est plutôt large.

© Laurent Madelon
Carpe commune

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Tanche
Les Salmonidés
Cette famille se caractérise par la présence d’une nageoire adipeuse située entre la nageoire dorsale et la nageoire caudale. Les poissons présentent également un corps fusiforme, parfaitement adapté à la vitesse et au saut.
Les salmonidés sont représentés par des espèces telles que le saumon atlantique, la truite, l’ombre commun, l’omble de fontaine, pour n’en citer que quelques-unes.
Très sensibles aux perturbations anthropiques, qu’elles soient d’ordre physique ou chimique, les salmonidés requièrent des conditions environnementales strictes pour prospérer.
La zone salmonicole correspond aux têtes de bassins versants, regroupant les secteurs à truites et à ombres. Les eaux y sont fraîches, bien oxygénées, avec des vitesses de courant importantes.

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Saumon atlantique

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Ombre commun
Les Siluridés
Cette famille regroupe des poissons caractérisés par la présence de trois paires de barbillons et une longue nageoire anale, qui représente environ les deux tiers de la longueur totale de l’animal. Leur peau est souvent nue, dépourvue d’écailles.
Sur le bassin Seine-Normandie, cette famille est représentée par le silure glane. C’est une espèce carnivore opportuniste, capable de produire jusqu’à 30 000 œufs par kilogramme de femelle.

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Silure glane
Les Percidés
La famille des Percidés se caractérise par un corps allongé et la présence de deux nageoires dorsales distinctes : la première, dotée de rayons épineux développés, et la seconde, composée de rayons mous.
Parmi les espèces de cette famille figure la grémille, la perche et le sandre.
La sous-famille des Percinae, représentée notamment par la perche, se distingue par la présence de grandes épines sur la nageoire anale.

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Perche commune

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Sandre